Quand un photographe engagé rencontre un artiste peintre tout autant que rebelle, leur volonté commune d’expression est alors démultipliée et se passe de mots.
EXPO
IRAN
à coeur, à sang
EGLISE DU
CHRIST-ROI
FRIBOURG
03 NOV. 14 DEC 2023
Pour moi tout commence toujours de la même manière…
Par des larmes qui deviennent mes armes.
Photographe
BENOIT LANGE
Coupantes de sensibilités, de tristesses, de joies et d’espoirs. Par des rencontres sans hasard, parce qu’il n’existe pas.
J’avais à nouveau mon billet pour l’Iran le 15 octobre 2022, les évènements tragiques ont changé mes plans. Je n’ai pas photographié la révolte en cours, mais plutôt celle, silencieuse et intimiste d’un peuple en peine, qui cherche à retrouver la vie. Le travail de la mémoire, associé aux images, nous marque l’âme. Ces images nous permettent d’entrer dans un instant de nostalgie, où les beaux jours semblent à portée d’objectif. Je tente de parler de bonheurs perdus ou jamais trouvés. C’est là où l’art devient important, voire essentiel. Ce vecteur doux qui permet de parler de la dureté des existences avec toujours du respect et de la tendresse pour le sujet.
La maman qui embrasse son bébé sur un trottoir de Calcutta, devenue image emblématique de mon travail engagé. Cet instant immortalisé permet d’oublier le décor de cette clinique faite de souffrances et de la plus grande des misères humaines. Leur Amour solaire annihile le décor sordide d’une rue de Calcutta. Mais "c’est l’instant décisif qui compte" comme disait Henri Cartier- Bresson. En photographiant sans zoom, nous sommes proches et le sujet devient l'auteur de sa propre photographie.
Quand un photographe engagé rencontre un artiste peintre censuré tout autant que rebelle, leur volonté commune d’expression est alors démultipliée et se passe de mots.
Peintre iranien
MUSTAFA PARVIN
Dans cette souffrance reflet depuis si longtemps de l’Iran au quotidien, le travail artistique du peintre Mustafa Parvin n’a laissé place à aucun compromis. Des hommes prennent en otage son peuple, sa liberté, son art.
Pour se faire entendre, à 18 ans, il a commencé à peindre pour la première fois de sa vie. Ce vecteur ultra sensoriel est le sien.
Juste parce qu’il voulait témoigner, par son art, de cette mer de dépressions qui envahit la tête de tous, Mustafa est un peintre rebelle quelque soit le prix à payer.
Par ces faces déformées, il crée sa réalité. Son peuple se trouve sous la torture et la pression, il est opprimé, brisé.
Dans ces perfomances filmées, il utilise tout son corps pour parler, en prenant même des risques jamais calculés.
Son expression artistique se dévoile à travers des visages torturés, borgnes et des instants calmes où les horizons le portent vers un autre demain.
En Iran, Mustafa Parvin n’a jamais pu exposer ouvertement son travail.
Aujourd’hui vous découvrez une force de peinture et de création artistique qui se nourrit de son combat.
Entrée gratuite
Visites commentées par Benoit Lange
Dimanche 26 Nov. Jeudi 14 Déc. 16h.